Pma Pour Tou-te-s – PMA Pour Tou-te-s http://pmapourtoutes.org pma pour tou-te-s, le site Sat, 14 Jan 2017 02:00:04 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=4.7.3 « L’Avenir en Commun » pour la PMA Pour Tou-te-s et bien plus ! http://pmapourtoutes.org/2017/01/lavenir-commun-pma-tou-e-s-bien-plus/ http://pmapourtoutes.org/2017/01/lavenir-commun-pma-tou-e-s-bien-plus/#comments Fri, 13 Jan 2017 21:54:58 +0000 http://pmapourtoutes.org/?p=1085 Après s’être fait balladé-e-s par François Hollande et le Parti Socialiste pour l’accès en France à la PMA pour tout-e-s, il est grand temps de passer à autre chose et d’aller de l’avant. La France insoumise et son candidat Jean-Luc Mélenchon affichent sur les droits des personnes LGBT un programme plus que novateur et progressiste.

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Après s’être fait balladé-e-s par François Hollande et le Parti Socialiste pour l’accès en France à la PMA pour tout-e-s, il est grand temps de passer à autre chose et d’aller de l’avant.

La France insoumise et son candidat Jean-Luc Mélenchon affichent sur les droits des personnes LGBT un programme plus que novateur et progressiste. Lisez par vous même:

  • Défense de la laicité contre les pressions des églises
  • Egalité des droits entre couples pacsés et mariés y compris à l’occasion
    du décès du partenaire (funérailles, succession, pension de réversion…)
  • Etablissement de la filiation par reconnaissance comme principe par défaut
  • Ouverture de l’adoption à tous les couples, mariés ou non, puisqu’un célibataire peut déjà adopter
  • Identité de genre : changement d’état civil libre et gratuit
  • Droit à la procréation médicalement assistée (PMA) pour toutes les femmes
  • Plan de lutte contre les violences et discriminations fondées sur le genre ou l’orientation sexuelle

La PMA pour tou-te-s fait bien évidement parti du programme « L’Avenir en Commun », mais il va plus loin avec « L’établissement de la filiation par reconnaissance comme principe par défaut ». Cela signifiera que, non seulement les femmes n’auront plus besoin d’adopter leurs propres enfants (comme c’est le cas pour la mère qui n’a pas porté son enfant aujourd’hui), mais les couples n’auront pas besoin d’être mariés pour effectuer cette reconnaissance. Oh oh, vive la liberté !… et une ambulance pour Frigide Barjot qui va nous faire une syncope.

Et ça n’est pas tout ! La filiation par reconnaissance permettra une reconnaissance qui n’est pas limitée à deux parents. Nous connaissons tou-te-s un couple de filles qui a un enfant avec un couple de garçons, et bien les quatre parents seront reconnus parents.

Fini les parents laissés sur le bord du chemin. Fini les parents qui élèvent leur enfant et n’ont aucun droit.

Un livret détallant les « Droits nouveaux et LGBTI » sera en ligne dès février. En attendant une adresse email est proposée pour envoyer vos remarques, propositions ou encore si vous voulez proposer votre participation au groupe de travail, ICI.

L’heure est venu de se bouger pour obtenir des droits. Agissons !

Pour en savoir plus sur Le programme « L’Avenir en Commun »: https://avenirencommun.fr/avenir-en-commun/

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Lettre ouverte à Messieurs les Députés, Messieurs les Sénateurs de France http://pmapourtoutes.org/2016/10/lettre-ouverte-a-messieurs-deputes-messieurs-senateurs-de-france/ http://pmapourtoutes.org/2016/10/lettre-ouverte-a-messieurs-deputes-messieurs-senateurs-de-france/#respond Tue, 18 Oct 2016 06:17:18 +0000 http://pmapourtoutes.org/?p=1030 Lettre ouverte à Messieurs les Députés, Messieurs les Sénateurs de France Pensez-vous sincèrement que l’autorisation qui serait donnée aux femmes lesbiennes et aux femmes célibataires va ouvrir la voie à toute sorte d’abus et d’excès … qu’à cause de ces femmes,  la FIV va devenir une technique médicale comparable à la chirurgie esthétique ? Moi je pense

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Lettre ouverte à Messieurs les Députés, Messieurs les Sénateurs de France

Pensez-vous sincèrement que l’autorisation qui serait donnée aux femmes lesbiennes et aux femmes célibataires va ouvrir la voie à toute sorte d’abus et d’excès … qu’à cause de ces femmes,  la FIV va devenir une technique médicale comparable à la chirurgie esthétique ?
Moi je pense que le grand scandale aujourd’hui, c’est que TOUTES les femmes n’ont pas accès à la FIV. Pourtant, il est bien écrit dans le code de la santé publique : « Deuxième partie : Santé de la famille, de la mère et de l’enfant –  Livre Ier : Protection et promotion de la santé maternelle et infantile » ?

Certes, nous aimerions que la FIV reste la plus éthique possible.

Mais, ne m’objectez pas que  la nature a créé les êtres humains à l’image d’Adam et Eve, qu’il faut respecter chaque espèce, que l’espèce humaine n’est pas hermaphrodite.

Nous pensons que le plus grand manque d’éthique, réside dans l’exclusion des femmes seules et des femmes lesbiennes de la FIV.

Les dispositions du code de la santé publique permettent aux femmes de bénéficier d’un don de sperme, d’ovule ou d’embryon, dès lors que cette femme et/ou son partenaire a des difficultés pour procréer.

Endométriose, OPK (syndrome des ovaires polykystiques), distilbène, insuffisance ovarienne, sténose tubaire, polypes et fibromes utérins : la protection de la santé reproductive doit concerner toutes les femmes françaises sans distinction de statut matrimonial ou d’orientation sexuelle.

Dans une société démocratique où la médecine doit d’être au service de toutes les patientes, il est indigne qu’une minorité de femmes puissent être exclues par la Loi,  du choix de donner la vie.

Graine d’amour

 

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Campagne Papiers et PMA pour toutes http://pmapourtoutes.org/2016/10/campagne-papiers-pma-toutes/ http://pmapourtoutes.org/2016/10/campagne-papiers-pma-toutes/#respond Mon, 17 Oct 2016 18:49:36 +0000 http://pmapourtoutes.org/?p=1027 Campagne contre le racisme et la lesbophobie Publié par Femmes en Lutte 93 PMA et Papiers pour Toutes  ! Campagne de solidarité avec Awa, Houria et Soa ! Le massacre homophobe d’Orlando nous le rappelle tristement : les violences homophobes existent partout. Les victimes étaient des latinos et des afro-descendants. Ce drame nous rappelle donc une

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Campagne contre le racisme et la lesbophobie

Publié par Femmes en Lutte 93

PMA et Papiers pour Toutes  !

Campagne de solidarité avec Awa, Houria et Soa !

Le massacre homophobe d’Orlando nous le rappelle tristement : les violences homophobes existent partout. Les victimes étaient des latinos et des afro-descendants. Ce drame nous rappelle donc une autre réalité : les  LGBT ne forment pas une communauté homogène et n’ont pas accès aux mêmes droits. Certains subissent le racisme, certains n’ont pas de papiers. Certains vivent l’exploitation et  la précarité.

Contre la tentation de faire de l’orientation sexuelle une question marginale dans notre militantisme (car ce serait une question « privée » ou «  occidentale  »), Femmes en lutte 93 a toujours été claire : l’homosexualité existe dans nos quartiers populaires et multiculturels. Sortir du placard ou y rester, fonder une famille ou non, est un choix qui revient aux personnes concernées. Mais c’est à nous, en tant que groupe politique, de porter collectivement les revendications des LGBT exploités, des quartiers et sans papiers. Nier cette responsabilité, c’est refuser d’en faire un combat politique commun.

A l’occasion de la marche des fiertés 2016, Femmes en lutte 93 lance cette campagne  politique et solidaire pour soutenir trois de ses membres. Pour lutter contre toutes les formes de discriminations. Pour dénoncer le gouvernement et ses politiques de classe racistes, sexistes et homophobes. Pour changer les mentalités.

 

Des parcours différents, un combat commun :

se battre pour leurs familles et leurs enfants.

Awa : une réfugiée victime de violences sexistes et lesbophobes au Sénégal et en France

Awa est arrivée du Sénégal en 2014, fuyant les violences lesbophobes et sexistes, dont l’excision. Avant son exil, elle a eu une fille,qu’on lui a retirée à la naissance et qui est restée au pays. Lorsqu’elle a fait sa demande d’asile, sur les conseils d’une avocate, elle n’a pas déclaré sa fille, au prétexte que cela nuirait à la véracité de son histoire, car maternité et homosexualité ne sont pas compatibles. En 2015, Awa a obtenu son statut de réfugiée. La même année sa fille et le père de l’enfant ont réussi à venir en France. Quand elle a voulu régulariser la situation de son enfant,  l’Etat a refusé mais lui a retiré son statut  accusant Awa d’avait menti sur son parcours, car une lesbienne ne pouvait pas avoir d’enfant,. Dès lors, Awa et sa famille se sont retrouvés sans papiers, dans la plus grande précarité: sans le droit de travailler, elle a dû quitter son logement HLM et réengager des démarches administratives épuisantes. Depuis mai 2016, grâce à sa ténacité, Awa a obtenu gain de cause sur son droit d’asile, mais l’Etat refuse toujours de reconnaître la filiation avec sa fille, alors même que l’acte de naissance sénégalais le stipule clairement. Aujourd’hui, sa fille est sans-papiers, ses droits de mère n’étant pas reconnus, l’enfant reste la cible potentielle d’une expulsion. Les documents officiels de l’administration sénégalaise étant remis en cause, le test génétique de filiation «  made in France  » reste sa dernière chance.  Mais comment avoir accès au test génétique de filiation lorsqu’on est précaire et sans ressources fixes ? Sans compter les frais de l’avocat qui voudra bien défendre le dossier. Sans notre solidarité, cette «  dernière chance  » à près de 1500 euros est un coup de grâce porté au combat d’Awa pour défendre sa liberté de femme lesbienne et mère de famille.

Awa a quitté son pays pour vivre dans l’affirmation de ses identités, mais la France, malgré son vernis « démocrate » reste bien un pays raciste et homophobe. Parce que demander le droit d’asile dans le soit-disant «  pays des droits de l’homme  », c’est subir des interrogatoires et répéter sans arrêt les violences vécues. Parce qu’on peut être lesbienne et avoir des enfants avec qui on veut  : Awa décide de sortir de l’ombre et de briser le silence.

Ensemble, stoppons ce parcours humiliant qui ne fait que raviver les traumatismes et cumuler de nouvelles violences.

 

Houria et Soa,couple de femmes issues de l’immigration ouvrière font le choix de la PMA

Elles forment un couple depuis 7 ans. Malgré les difficultés, notamment le coming-out familial et social, elles ont décidé après des années de débats, de doutes, de faire un enfant. Pour cela, direction la Belgique, pour réaliser une PMA ( procréation médicalement assistée). Même si elles sont aujourd’hui enseignantes, pour faire face aux frais médicaux et d’adoption, elles n’ont pas eu le choix : l’endettement, car les héritages pour les enfants de prolo, c’est comme les dons des parents : walou !  Pour la compagne qui ne porte pas l’enfant, elle doit l’adopter, en faisant face au frais de justice. Heureusement, une jurisprudence obtenue par les associations de parents LGBT oblige désormais les juges à reconnaître les adoptions, même si il y a «  soupçon de PMA illégal  ».  Mais rien n’est garanti. La faute à qui : à Hollande et toute sa clique qui ont sacrifié la PMA, revendication historique des associations de lesbiennes, pour calmer la Manif pour tous et autres forces d’extrême-droite. C’est alors un véritable parcours de combattantes : engager un prêt, faire face à la famille, aux jugements du personnel médical et de la société en général, aux voyages répétés jusqu’en Belgique, au stress et à l’angoisse lié à l’absurdité des déplacements ( 6 heures de voyage pour 20 mns de traitement sur place).  Elles doivent aussi faire face à une violence supplémentaire  : il faut payer plus cher pour avoir un donneur non blanc,  car les cliniques belges n’ont pas un panel «  représentatif  » de donneurs. C’est un véritable business de la PMA qui est à l’œuvre sur le dos des lesbiennes. Au final, une PMA c’est près de 6000 euros de frais. Pas étonnant que les lesbiennes des milieux populaires et issues de l’immigration y aient peu recours !

Parce que même s’il est clair que la PMA, par son interdiction, reste une épreuve difficile pour toutes les femmes, elles refusent que la PMA reste uniquement un choix possible des lesbiennes de classes moyennes ou aisées. Parce qu’elles ont souffert des solutions farfelues de leur entourage, comme d’aller se faire «  engrosser  » à moindre frais par un inconnu dans un bar (solutions qui n’auraient jamais été sérieusement proposée à un couple hétéro). Parce que fonder une famille par PMA devrait se faire gratuitement dans des hôpitaux en France et non être une épreuve de stress sur le corps et le moral des femmes, pouvant entraîner déprime, fausses couches … Parce que nous estimons que le droit de fonder sa famille doit être aussi porté par les organisations féministes et antiracistes. Et parce que derrière le combat pour la PMA, c’est un combat pour que nos familles et nos enfants vivent en paix : Houria et Soa décident de sortir de l’ombre et de briser le silence.

 

Pourquoi mêler lutte pour la PMA et lutte pour les papiers ?

Même si cela ne prend pas les mêmes dimensions, même si être sans-papier, c’est cumuler toutes les violences possibles, nous préférons voir ce qui unit politiquement les parcours de ces femmes, plutôt que de les traiter au cas par cas.  Car nos combats ne se concurrencent pas. 

Parce que dans les deux cas, c’est l’Etat qui refuse que nos familles existent. Dans les deux cas, c’est faire face au racisme,  à la lesbophobie et au sexisme quotidien  : celui de l’Etat, de sa justice et de son administration. Sans oublier, celui de la famille, de la rue, de nos milieux militants. Dans les deux cas, c’est lutter pour la reconnaissance légale de nos  familles, que l’on créées avec qui nous voulons, et comme nous le voulons.

Tant que dans notre camp, des personnes subiront le racisme et la lesbophobie, il faut se battre avec elles. Comme le disait Audre Lorde, féministe lesbienne afro-américaine : «  Personne n’est libre tant que d’autres personnes sont opprimées. Brisons le silence « .

L’objectif de cette campagne nous concerne donc tous et toutes, pour aborder ces sujets de la sexualité et de la famille qui restent taboues, pour changer les mentalités. Pour transformer radicalement la société.

Nous appelons  les organisations féministes, anti-racistes, LGBT, du mouvement ouvrier à soutenir cette campagne autour des revendications  suivantes :

  • ouverture de la PMA gratuite en France pour les couples de même sexe et les trans
  • régularisation de tous les sans-papiers, liberté de circulation et d’installation.

 

Participez à cette collecte  : notre objectif est d’atteindre

au moins 5 000 euros.

La solidarité populaire est notre arme !

 

Lien Cagnotte payname  : https://morning.com/c/ODlXec/Solidarite-avec-Awa-Houria-et-Soa

 

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Lettre ouverte à une grand-mère sans droits http://pmapourtoutes.org/2016/10/lettre-ouverte-a-grand-mere-droits/ http://pmapourtoutes.org/2016/10/lettre-ouverte-a-grand-mere-droits/#respond Sun, 16 Oct 2016 11:28:14 +0000 http://pmapourtoutes.org/?p=1025 Lettre ouverte à une grand-mère sans droits Madame Je me souviens de vous, de votre voix douce, de ce moment où vous avez pris la parole après la projection de « La sociologue et l’ourson ». C’était en avril dernier en Ariège,  à Foix. La salle était pleine de gens de tous âges, de la ville et

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Lettre ouverte à une grand-mère sans droits

Madame

Je me souviens de vous, de votre voix douce, de ce moment où vous avez pris la parole après la projection de « La sociologue et l’ourson ». C’était en avril dernier en Ariège,  à Foix. La salle était pleine de gens de tous âges, de la ville et de la campagne, sans doute très différents dans leurs vies et dans leurs idées. Vous, vous vouliez vous adresser à tous. Vous vouliez que ces personnes, qui pour la plupart n’avaient jamais rencontré de famille homoparentale,  comprennent.  Et vous vouliez aussi un peu d’aide, je crois. Alors, bravement, vous vous êtes lancée.  Vous nous avez parlé de votre fille, de sa compagne, et de l’enfant qu’elles ont eu, par une PMA en Espagne. Vous nous avez parlé de votre joie, quand vous avez appris leur projet il y a quatre ans. De tout ce qui change, de ce monde de promesses toutes neuves qui s’ouvre d’un coup, quand on a soixante ans et qu’on tient pour la première fois sa petite-fille dans ses bras…

Et puis vous nous avez dit combien vous étiez inquiète. Le couple n’était pas marié, et les deux femmes s’étaient séparées il y a quelques mois. Votre fille n’avait aucune existence officielle, n’étant pas la « mère biologique ».  Depuis la rupture, elle voyait de moins en moins l’enfant. Toujours une bonne raison…Qu’allait-il se passer plus tard ?  Verrait-elle encore sa fille ? Vous nous avez demandé si nous savions comment elle devait faire pour être reconnue officiellement en tant que mère. Est-ce que la loi avait prévu quelque chose ? Est-ce qu’on pouvait lui donner un conseil ?

Vous parliez doucement, sans vindicte, mais avec une grosse boule d’angoisse dans la gorge.  Les personnes dans la salle ont réagi avec beaucoup de respect et d’attention. Car vous parliez de votre fille, de votre petite-fille, mais celle qui était en train de tous nous bouleverser, Madame, c‘était vous.

Pour la première fois de leur vie, beaucoup de gens présents ce jour là ont réalisé que c’était possible, que ça existait :

une grand-mère sans aucune existence officielle, une grand-mère sans aucun lien reconnu avec sa petite fille, une grand-mère de l’ombre,

une grand-mère sans droits.

Madame, je  pense à vous souvent, et me demande ce qui est arrivé. Votre fille a t elle  été complètement écartée par la mère « biologique » ? L’a t elle au contraire rendue sensible à l’injustice qui lui était faite ? A -t-elle pu la convaincre de ne pas suivre la pente terrible du droit actuel qui donne tout à l’une et rien à l’autre ?

A cause de vous, chaque fois que je pense à l’ouverture si attendue de la PMA pour les couples de femmes, je ne pense  pas seulement à « l’autre maman », cette mère non statutaire à qui la société refuse encore de reconnaître une filiation de plein droit. Je pense que derrière elle, il y a une autre femme que rien ne protège :une grand-mère sans droits.  Et souvent un grand-père, plus silencieux encore.

Ces grands parents en pointillé, qui s’angoissent de perdre demain tout lien à leurs petits enfants, qui sont des « étrangers » à leur propre descendance au regard du droit, on les voit très peu. Ils ne s’expriment presque jamais. Les politiques n’y pensent pas. Les medias n’en parlent pas. Cette situation est d’autant plus inique qu’en réalité  ce serait simple d’en finir avec cette injustice.

Dans tous les cas, le droit pourrait aisément garantir que les enfants nés de PMA aient leurs deux mères et tous leurs grands-parents. Des solutions juridiques sont possibles pour toutes les situations : couples mariés et non mariés, couples unis et séparés.Elles vont de la « possession d’état » pour établir une filiation a posteriori, même si la mère non statutaire est séparée et  pas en mesure d’adopter l’enfant, jusqu’à une nouvelle façon, très simple, d’assurer la filiation dès la naissance pour les deux mères si on sort de l’hypocrisie en autorisant (enfin) l’accès à la PMA en France pour les couples de lesbiennes: par une « déclaration commune anticipée de filiation ».

Des souffrances, des angoisses,
des injustices cesseraient.
Pourquoi attendre ?
C’est  une simple question de courage politique.

 

Irène Théry

Présidente du rapport « Filiation, origines, parentalité » (Odile Jacob, 2014)

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La manif pour tous ne décidera pas de nos vies ! http://pmapourtoutes.org/2016/10/la-manif-pour-tous-ne-decidera-pas-de-nos-vies/ http://pmapourtoutes.org/2016/10/la-manif-pour-tous-ne-decidera-pas-de-nos-vies/#respond Sun, 16 Oct 2016 09:55:46 +0000 http://pmapourtoutes.org/?p=949 A Etiolles et nul part ailleurs @LaManifPourTous ne décidera pas de nos vies. Nous @LaLGBT luttons pour nos vies ! pour la #pma #gpa,  Les droits des #trans PMA, GPA, Droits des Trans : On lutte pour nos vies ! A Etiolles @LaManifPourTous ne décidera pas de nos vies. Nous @LaLGBT luttons pr nos vies

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A Etiolles et nul part ailleurs ne décidera pas de nos vies. Nous luttons pour nos vies ! pour la Les droits des

PMA, GPA, Droits des Trans :
On lutte pour nos vies !

LA LGBT : Compte Twitter
LMPT parle du prétendu « lobby gay » en disant « La LGBT », preuve de leur ignorance du mouvement LGBTQI, ce nom est 1 hommage

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Le recours à l’AMP dans les familles homoparentales : conclusion http://pmapourtoutes.org/2016/10/recours-a-lamp-familles-homoparentales-conclusion/ http://pmapourtoutes.org/2016/10/recours-a-lamp-familles-homoparentales-conclusion/#respond Sun, 16 Oct 2016 05:40:50 +0000 http://pmapourtoutes.org/?p=944 Le recours à l’AMP dans les familles homoparentales : conclusion 6/6   Le recours à l’AMP dans les familles homoparentales : état des lieux. Résultats d’une enquête menée en 2012 – Martine Gross, Jérôme Courduriès et Ainhoa de Federico Les données fournies par les travaux en sciences sociales dressent un tableau contrasté des familles homoparentales aujourd’hui en

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Le recours à l’AMP dans les familles homoparentales : conclusion 6/6

 

Le recours à l’AMP dans les familles homoparentales : état des lieux. Résultats d’une enquête menée en 2012 – Martine Gross, Jérôme Courduriès et Ainhoa de Federico

Les données fournies par les travaux en sciences sociales dressent un tableau contrasté des familles homoparentales aujourd’hui en France. Elles nous invitent à considérer que ces familles ont connu des changements importants au cours des six dernières années, tant du point de vue de leur mode de constitution que du point de vue de la manière dont elles s’insèrent dans des relations de parenté plus larges.

Désir de faire l’expérience de la maternité ou de la paternité, désir de transmission (de la vie, d’un patrimoine, d’un nom, de valeurs, etc.), volonté de s’épanouir dans la relation avec un enfant, désir de prolonger l’histoire conjugale en devenant parents, les travaux menés ces dernières années (Gross 2012b, Tarnovski 2012, Descoutures 2010, Gratton 2008) montrent combien la genèse du désir de fonder une famille obéit à des logiques semblables chez les homosexuels et chez les hétérosexuels. Ils montrent aussi les changements survenus depuis l’époque où l’homosexualité était un obstacle infranchissable dans l’accomplissement d’un projet parental. Les formes d’organisation de la vie privée des personnes hétérosexuelles et des personnes homosexuelles se sont rapprochées. Cela explique la demande, en partie résolue, que les règles du mariage, de la filiation et de l’assistance à la procréation évoluent.

Un point reste tout de même discriminant : l’âge au premier enfant. Alors que d’après l’INSEE, en 2000, les femmes avaient en moyenne 28 ans (âge quasiment inchangé en 2010) et les hommes 32,4 ans à la naissance de leur premier enfant, les femmes, comme les hommes homosexuels de notre enquête qui ont fondé une famille de novo, et ce, quelle que soit la manière dont leur premier enfant a été conçu, avaient plus de 34 ans. Il est difficile d’avancer une explication unique à ces différences. Sans doute, un temps supplémentaire est nécessaire pour s’assumer en tant qu’homosexuel.le, vivre en couple, puis décider de fonder une famille, enfin franchir les différentes étapes menant à la naissance ou à l’adoption d’un enfant (Castañeda 1999). On peut également penser que ces différences ne sont pas sans lien avec des caractéristiques socio-démographiques de la population, telles que le niveau d’études, relativement élevé dans la population de notre enquête et dont on sait qu’il influe sur l’entrée dans la maternité ou la paternité.

Dès son émergence, l’assistance médicale à la procréation s’est posée comme une alternative à l’adoption (à des moments où les enfants adoptables ne manquaient pourtant pas) jusqu’à devenir aujourd’hui pour beaucoup de candidats à la parentalité (et pour nombre de professionnels de l’adoption) une étape préalable avant d’envisager l’adoption. D’autres alternatives existent, même si elles ne sont pas satisfaisantes aux yeux des personnes concernées, comme être candidat à l’adoption ou renoncer à devenir parent. L’aide médicale à la procréation s’envisage aussi dans ce contexte comme une ressource, parmi d’autres, mais peut-être la plus importante, pour permettre à des hommes et des femmes en couple hétérosexuel d’accomplir leur désir d’enfant. C’est une manifestation de l’importance que les gènes semblent revêtir, pour une partie de nos contemporains, dans l’établissement de liens de filiation. Le recours à l’assistance médicale à la procréation, voire à l’insémination artificielle avec tiers donneur, apparaît alors comme le meilleur supplétif à la procréation charnelle lorsqu’elle ne peut se faire au sein du couple. Il s’agit de permettre au couple demandeur d’engendrer un enfant génétiquement relié à ses deux parents ou, en cas de nécessité, au moins à l’un des deux. Dans cette perspective, l’AMP apparaît comme une ressource pour concevoir un enfant au sein du couple de parents, et, dans le cas du recours à un don de gamètes, comme une garantie que l’intervention d’une tierce personne dans le processus de procréation ne peut pas s’apparenter à une infidélité. Les couples de personnes de même sexe et certains couples hétérosexuels infertiles peuvent envisager l’assistance médicale à la procréation pour procréer avec l’aide d’un tiers. Le cadre du guide de bonnes pratiques cliniques et biologiques en assistance médicale à la procréation est clair : il s’agit d’aider un couple hétérosexuel dont l’infertilité est de nature pathologique ou d’éviter, grâce à un don de gamètes par exemple, la transmission d’une maladie grave du parent à l’enfant. Certes, mais l’AMP a-t-elle seulement pour objet, dans toutes les situations jusqu’ici traitées en France, de remédier à un problème d’ordre médical ? Rien n’est moins sûr. Il y a quelque chose de paradoxal dans cette limitation de l’accès à l’AMP. L’aide est apportée à la condition de son invisibilité. Dans le cas des couples hétérosexuels, elle est apportée parce qu’elle peut être occultée, le couple pouvant passer pour avoir procréé par ses propres moyens et le tiers donneur pouvant disparaître dans l’anonymat sans laisser de trace (Théry 2010). Cette aide est refusée aux couples de femmes car elles ne peuvent ni ne veulent passer pour avoir conçu leur enfant par elles-mêmes, révélant nécessairement l’existence du don et le recours à la médecine.

30Les conditions actuelles d’accès à l’AMP confortent l’idée selon laquelle la famille idéale est celle où les parents peuvent passer pour être les géniteurs de leurs enfants et donc nécessairement de sexes différents. Ceci, même si de nombreuses publications (Schneider et Vecho 2005) confirment le bon développement des enfants élevés par les couples de même sexe, même si les représentations ne sont pas univoques et supportent de considérer qu’on peut être le parent d’un enfant sans lui être relié génétiquement. Un tel parent dont le lien à l’enfant est seulement social peut, via l’AMP, obtenir reconnaissance de ses compétences et fonctions parentales et un statut légal à condition que la sexualité du couple puisse passer pour procréatrice. C’est sans doute ce qui explique au fond que les homosexuels sont exclus du dispositif. Pourtant, il n’y a aucune raison pour que les homosexuels, fussent-ils en couple ou non, ne partagent pas les mêmes schémas qui conduisent beaucoup de nos contemporains à rechercher l’amour conjugal, la vie sous le même toit en couple, et à vouloir devenir parents. Ils ont été socialisés sous l’influence des mêmes représentations que leurs contemporains quant à la manière de parvenir au bonheur seul et à deux et de s’inscrire dans leur parenté. Une part probablement croissante (et en tout cas plus visible) des homosexuel.le.s souhaitent elles aussi, eux aussi transmettre la vie, soigner, éduquer, s’inscrire dans la succession des générations au sein de leurs lignées, concevoir et élever un enfant au sein du couple… Un souhait que l’on peut considérer bien sûr comme très largement partagé parmi les hétérosexuel.le.s et dans ce sens très normalisé. Il n’est donc guère étonnant que certains couples sollicitent (pour l’instant dans les pays qui le permettent) la médecine procréative. Pour eux aussi, l’AMP est la garantie que l’engendrement de leur enfant s’inscrira dans un cadre conjugal et permet d’éviter de recourir à des solutions plus artisanales aux conséquences parfois imprévisibles.

 

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Caroline Mecary : Il est temps que la France ouvre la PMA à tous les couples http://pmapourtoutes.org/2016/10/caroline-mecary-il-est-temps-que-la-france-ouvre-la-pma-a-tous-les-couples/ http://pmapourtoutes.org/2016/10/caroline-mecary-il-est-temps-que-la-france-ouvre-la-pma-a-tous-les-couples/#respond Fri, 14 Oct 2016 14:12:11 +0000 http://pmapourtoutes.org/?p=964 « Aujourd’hui en Europe ce sont 26 pays qui autorisent la PMA pour  les couples de femmes voire pour les femmes seules. Il est temps que la France abandonne son dogmatisme essentialiste pour ouvrir la PMA à tous les couples. Sur le plan juridique la législation française devrait aussi permettre que dès l’engagement dans le projet

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« Aujourd’hui en Europe ce sont 26 pays qui autorisent la PMA pour  les couples de femmes voire pour les femmes seules.

Il est temps que la France abandonne son dogmatisme essentialiste pour ouvrir la PMA
à tous les couples.

Sur le plan juridique la législation française devrait aussi permettre que dès l’engagement dans le projet de procréation médicalement assistée il soit stipulé qu’à la naissance de l’enfant l’acte de naissance mentionnera le nom des deux femmes qui se sont engagées dans le projet parental comme parents.

C’est déjà ce qui se fait au Québec, au Royaume-Uni et en Belgique et cela fonctionne très bien. Ainsi la procédure d’adoption de l’enfant du conjoint ne sera-t- elle plus nécessaire, les tribunaux pourront œuvrer à d’autres taches.

En ces temps de disette budgétaire de l’institution judiciaire ce n’est pas un cadeau. » – Caroline Mecary, Avocate spécialiste du droit de la famille

Lire aussi : Caroline Mécary: «Dans l’inconscient collectif, les couples de même sexe sont perçus comme ne devant pas avoir d’enfant»

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Des familles inscrites dans l’entourage http://pmapourtoutes.org/2016/10/familles-inscrites-lentourage/ http://pmapourtoutes.org/2016/10/familles-inscrites-lentourage/#respond Fri, 14 Oct 2016 09:40:49 +0000 http://pmapourtoutes.org/?p=942 Des familles inscrites dans l’entourage 5/6 Le recours à l’AMP dans les familles homoparentales : état des lieux. Résultats d’une enquête menée en 2012 – Martine Gross, Jérôme Courduriès et Ainhoa de Federico Considérons d’abord les visites aux parents des deux membres du couple. 80% des enquêté.e.s disent pouvoir leur rendre visite librement avec enfants et

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Des familles inscrites dans l’entourage 5/6

Le recours à l’AMP dans les familles homoparentales : état des lieux. Résultats d’une enquête menée en 2012 – Martine Gross, Jérôme Courduriès et Ainhoa de Federico

Considérons d’abord les visites aux parents des deux membres du couple. 80% des enquêté.e.s disent pouvoir leur rendre visite librement avec enfants et partenaire. Les plus jeunes peuvent plus facilement le faire (87% pour les 19-29 ans) alors que dans des générations plus âgées c’est moins fréquent, même si la possibilité reste amplement ouverte à la majorité des couples (70% pour les 50 ans et plus). Ces visites sont moins fréquentes au début de la construction du couple : 36% pour ceux qui sont ensemble depuis moins d’un an, 62% entre un et deux ans, puis à partir de 2 ans plus de 80%, pour décliner ensuite à partir de 20 ans de relation. L’explication peut être double : le décès de leurs parents lorsque les couples sont plus anciens ou bien un effet de génération, les couples plus anciens s’étant composés à une époque où l’homosexualité était moins visible et moins admise socialement. Plus il y a d’enfants nés d’un projet du couple actuel, plus les visites aux parents sont fréquentes : elles sont de 67% quand il n’y a pas d’enfant issu d’un projet de ce couple contre 91% quand il y en a trois. En revanche, plus il y a d’enfants au total, moins les visites aux parents sont fréquentes. Il peut y avoir là encore un effet de génération. Mais on peut aussi faire l’hypothèse que lorsqu’un des membres du couple au moins a d’abord été en couple hétérosexuel, a conçu un ou plusieurs enfants dans cette union antérieure, puis a recomposé un nouveau foyer avec une personne du même sexe, les relations du nouveau foyer avec sa parenté sont plus difficiles.

25Les questions strictement juridiques et les débats politiques oblitèrent systématiquement le fait que les familles homoparentales, les enfants élevés par des couples de même sexe, qu’ils aient un, deux, trois ou quatre parents sont, comme les autres, insérés dans des familles plus larges7. Le dévoilement de l’orientation homosexuelle des parents auprès de leurs proches, dont de nombreux travaux ont montré qu’il était utile (pour des raisons militantes et pour favoriser l’épanouissement personnel), est aussi perçu par la plupart des personnes homosexuelles comme risqué, pouvant fragiliser, voire rompre les relations familiales (Lasala 2000). Si l’entrée en conjugalité et l’arrivée d’un enfant stabilisent et viennent en quelque sorte confirmer l’orientation homosexuelle de la personne (Courduriès 2011 : 138) et conduire ses parents à faire leur propre coming-out dans leur entourage (Courduriès 2011, Gross 2009, 2014), ces deux événements contribuent à « normaliser » l’homosexualité (Schiltz 1998 : 38) et conduisent la personne désormais en couple et parent à prendre toute sa place dans le continuum familial.

 

 

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PMA in vitraux http://pmapourtoutes.org/2016/10/pma-in-vitraux/ http://pmapourtoutes.org/2016/10/pma-in-vitraux/#respond Thu, 13 Oct 2016 15:07:14 +0000 http://pmapourtoutes.org/?p=981 PMA in vitraux Vitrail de Rémy d’ Act Up-Paris

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PMA in vitraux
Vitrail de Rémy d’ Act Up-Paris

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Familles homoparentales de novo : augmentation des recours à l’AMP et à la GPA. http://pmapourtoutes.org/2016/10/familles-homoparentales-de-novo-augmentation-recours-a-lamp-a-gpa/ http://pmapourtoutes.org/2016/10/familles-homoparentales-de-novo-augmentation-recours-a-lamp-a-gpa/#respond Thu, 13 Oct 2016 08:40:43 +0000 http://pmapourtoutes.org/?p=937 Familles homoparentales de novo : augmentation des recours à l’AMP et à la GPA. 4/6 Le recours à l’AMP dans les familles homoparentales : état des lieux. Résultats d’une enquête menée en 2012 – Martine Gross, Jérôme Courduriès et Ainhoa de Federico Les données quantitatives recueillies dans le cadre de notre enquête sur les familles homoparentales apportent

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Familles homoparentales de novo : augmentation des recours à l’AMP et à la GPA. 4/6

Le recours à l’AMP dans les familles homoparentales : état des lieux. Résultats d’une enquête menée en 2012 – Martine Gross, Jérôme Courduriès et Ainhoa de Federico

Les données quantitatives recueillies dans le cadre de notre enquête sur les familles homoparentales apportent un éclairage inédit sur les recours, par les couples homosexuels, à la médecine à des fins de procréation. Examinons pour commencer les ressources mises en œuvre par les couples homosexuels pour constituer un foyer.

10D’abord la plus ancienne, qui a longtemps été la plus fréquente (et l’est encore d’après les données de l’Enquête Famille et logement examinées par l’INSEE) : la recomposition familiale. Des enfants nés d’une union antérieure, généralement hétérosexuelle, sont élevés au moins une partie du temps dans un foyer composé de sa mère ou de son père et de son partenaire du même sexe. Les deux dispositifs d’enquête donnent de la vie en famille homoparentale une image contrastée. À la différence de celle de l’INSEE, l’enquête FHP 2012 a recruté des familles dont les enfants sont majoritairement arrivés dans un contexte homoparental. Ainsi, sur l’ensemble des enfants concernés par notre enquête, 36% sont nés dans le cadre d’une union antérieure, 4% d’un projet individuel de l’enquêté, son ou sa partenaire l’accompagnant dans sa démarche mais ne prévoyant pas de faire véritablement office d’un second parent et 60% sont nés d’un projet du couple. Ce dernier résultat est tout particulièrement intéressant. Les explications sont certainement diverses mais elles sont en partie à chercher dans des effets générationnels. En nous limitant aux enquêtés qui sont déjà parents et en nous intéressant à la modalité d’arrivée de l’aîné des enfants, nous observons que 25% (102 sur 405) des mères et 45% (64 sur 143) des pères ont déclaré que l’aîné des enfants était né d’une union hétérosexuelle antérieure. Lorsque l’aîné des enfants élevés par un couple lesbien a plus de 5 ans, 53% (98 sur 186) d’entre eux sont nés d’une union antérieure. Cette proportion chute à 2% (4 sur 219) lorsque l’aîné des enfants a moins de 5 ans (voir figure 1). Concernant les enfants élevés par un couple gay, la proportion de ceux nés d’une union antérieure hétérosexuelle est de 71% (60 sur 84) pour les aînés de plus de 5 ans et elle n’est plus que de 7% (4 sur 59) pour les enfants de moins de 5 ans (voir figure 2). Par ailleurs, si on se penche sur l’âge des enquêtés, dont près de la moitié a entre 30 et 39 ans, les personnes qui ont eu des enfants dans une union hétérosexuelle antérieure se retrouvent surtout chez les plus de 40 ans et notamment chez les plus de 50 ans. Nous envisageons deux explications. Tout d’abord, de manière générale, les recompositions familiales concernent des personnes plus âgées que celles qui forment une première union. Mais on peut penser à une explication plus spécifique. La conjugalité homosexuelle bénéficiant depuis une vingtaine d’années d’une plus grande visibilité et d’une légitimité nouvelle, une union hétérosexuelle n’est plus perçue par les homosexuels eux-mêmes comme un passage obligé tant pour s’épanouir sur le plan personnel que pour devenir parent.

11Ensuite la coparentalité, formule qui repose sur l’accord d’un homme et d’une femme, l’un et l’autre le plus souvent homosexuels, qui ont décidé de concevoir ensemble un enfant et de l’élever au sein de leurs foyers respectifs. Le compagnon du père et la compagne de la mère sont souvent partie prenante, à des degrés divers, du projet parental. Dans ces configurations, les parents sont donc fréquemment plus de deux. Les personnes qui choisissent la coparentalité pour devenir parents motivent généralement leur choix par le souhait de donner au moins un père et une mère à leurs enfants. Elles reprennent ainsi à leur compte l’une des deux normes comprises dans le principe d’exclusivité du lien de filiation (un seul père, une seule mère) si important dans nos représentations de ce que sont deux parents : l’altérité sexuelle. Ce faisant, elles délaissent l’autre, la biparentalité (deux parents seulement) puisque certaines de ces familles revendiquent d’être plus de deux parents. Cette modalité est aussi l’une des seules manières de fonder une famille sans passer par un agrément ou une équipe médicale, à moins d’avoir un problème de fertilité. Elle repose uniquement sur un accord concerté entre les personnes. Mais la coparentalité peut être conflictuelle car la place des uns et des autres est parfois difficile à négocier (Gross 2011), du fait notamment du principe d’exclusivité de la filiation jusqu’à aujourd’hui consacré par le droit français. Deux à quatre personnes sont donc autour du berceau de l’enfant, sans qu’il s’agisse pour autant d’une famille recomposée puisqu’ici,  l’organisation familiale est intrinsèquement liée à l’émergence d’un projet parental, à la conception d’un enfant et à sa venue au monde. En effet, même si deux adultes sont à l’origine de la conception de l’enfant, celui-ci n’aurait pas vu le jour sans le projet familial construit par l’ensemble des adultes. À l’heure actuelle, ces coparents ont le plus grand mal à témoigner de leur engagement et à préserver leur lien avec l’enfant qu’ils élèvent depuis sa venue au monde, en cas de séparation d’avec le parent statutaire ou de décès de ce dernier. Dans l’enquête FHP 2012, 8% (32 sur 405) des mères et 18% (26 sur 143) des pères ont déclaré que leur premier enfant était né d’une coparentalité. Chez les femmes la proportion d’enfants nés d’une coparentalité décroit légèrement, passant de 10% des enfants de plus de 5 ans à 6% des enfants de moins de 5 ans alors que chez les hommes elle double quasiment en passant de 13% chez les enfants de plus de 5 ans à 25% pour ceux de moins de 5 ans. Ce dernier résultat ne manque pas d’étonner lorsqu’on le rapproche des enquêtes précédentes  menées par Martine Gross (2012a) auprès des membres de l’Association des parents et futurs parents gays et lesbiens (APGL). Elles indiquaient une nette décrue du recours à la coparentalité tant parmi les femmes (environ 30% en 2003 pour 15% en 2009) que parmi les hommes, (environ 90% en 2003 pour 50% en 2009). Il est possible que l’enquête FHP ait attiré des hommes souhaitant témoigner d’une coparentalité paisible. C’est en tout cas ce que laissent envisager les quelques entretiens menés dans le cadre du volet qualitatif de cette enquête. L’âge moyen des répondants, hommes ou femmes, au premier enfant né d’une coparentalité, est de 37 ans. Cet âge relativement élevé s’explique en partie par les délais nécessaires pour trouver la personne ou le couple avec qui mettre en œuvre un projet d’enfant et se mettre d’accord sur l’implication de chacun dans la future vie familiale.

12Dans un certain nombre de familles homoparentales, l’enfant a été adopté mais par un seul des deux membres du couple qui l’élèvent (la nouvelle loi permet dorénavant à un couple de même sexe d’adopter conjointement). Dans l’enquête FHP, 2% (8 sur 405) des mères et 13% (18 sur 143) des pères ont déclaré que leur premier enfant était adopté, soit moins de 5% du total. L’adoption était plus répandue dans les enquêtes précédentes qui indiquaient un pourcentage d’environ 10% (Gross 2012a : 33-34). Pour les femmes, la tendance à la baisse est plus prononcée encore puisque l’adoption était déjà une modalité très rare auparavant (3% des mères qui ont un enfant de 5 ans et plus) et elle l’est de plus en plus (1% pour celles qui ont un enfant de moins de 5 ans). On aurait pu envisager le développement inverse puisque l’agrément ne peut plus être refusé à des personnes souhaitant adopter à titre de célibataire au motif de l’orientation sexuelle depuis que la France a été condamnée par la Cour Européenne des Droits de l’Homme en 2008. Toutefois, à  regarder de plus près les déclarations des hommes de l’enquête FHP, 19% des aînés de moins 5 ans ont été adoptés. Il y a bien une hausse des recours à l’adoption, mais seulement chez les hommes, et entre 2007 et 2012.

13D’après les résultats de notre enquête, les femmes se tournent vers l’adoption en moyenne plus tardivement que les hommes (42 ans pour les femmes et 39 ans pour les hommes). Une enquête de l’Institut National d’Etudes Démographiques (INED) portant sur l’adoption montre que les mères adoptantes sont plus âgées à l’adoption du premier enfant que celles qui donnent naissance à leur premier enfant ; en 2002, les premières avaient en moyenne 38,5 ans et les secondes 27,5 ans (Halifax & Villeneuve-Gokalp 2005). Dans ces cas d’adoption homoparentale, les délais inhérents à la procédure d’adoption se cumulent à d’autres délais. D’abord, leur orientation sexuelle conduit sans doute les femmes homosexuelles à différer leurs éventuels projets de maternité. Ensuite, elles doivent imaginer une solution qui leur permet de devenir mères hors d’une relation sexuelle avec un homme. Enfin, il est probable, mais nous n’avons pas les moyens de le vérifier, que certaines femmes, comme leurs homologues hétérosexuelles, soient tentées de recourir d’abord à l’AMP ou à d’autres options impliquant un lien biologique avec l’enfant avant de se tourner vers l’adoption.

  • 2  Certaines banques livrent du sperme par la poste. La pratique (illégale) de l’insémination à domic (…)
  • 3  En cas de don semi-anonyme, les enfants peuvent connaître l’identité du donneur à leur majorité.

14En-dehors de la recomposition familiale, de la coparentalité et de l’adoption, la médecine offre aujourd’hui des solutions techniques qui permettent aux couples sans enfant de devenir parents, en recourant au don de gamètes, voire à la gestation pour autrui. Nombre de femmes ont donc aujourd’hui recours à une AMP avec don de sperme. C’est la solution la plus souvent choisie en France par les couples de femmes souhaitant avoir un enfant (voir figure 1). La plupart des répondantes qui ont recours à un don de sperme sont en couple et leur projet parental est généralement un projet conjugal. Ces femmes ont en moyenne 35 ans quand elles ont recours pour la première fois à l’AMP. Les enfants sont fréquemment conçus à l’étranger2, dans les pays qui ont ouvert l’AMP aux couples de femmes ou aux femmes seules, par exemple en Belgique, en Espagne ou aux Pays-Bas, grâce à un don de sperme généralement anonyme ou semi-anonyme3. Dans l’enquête FHP, 51% (208 sur 405) des mères ont déclaré que leur aîné avait été conçu grâce à un don de sperme. Lorsqu’on prend en compte l’âge de ce premier enfant, chez les couples lesbiens, 74% (163 sur 219) des aînés de moins de 5 ans sont nés du recours à l’AMP, alors que c’est le cas de 24% (45 sur186) de ceux de plus de 5 ans. Parmi les enfants de plus de 5 ans, l’AMP avec tiers donneur était le deuxième cas de figure juste après la recomposition familiale. Pour les enfants de moins de 5 ans, elle est devenue la modalité la plus fréquente et semble s’imposer comme le moyen privilégié d’avoir des enfants pour les couples de lesbiennes ayant participé à l’enquête FHP. Pour les hommes, et cela n’est guère étonnant compte tenu des spécificités évoquées précédemment de cette pratique médicale d’aide à la procréation, la GPA, tout en étant aussi la modalité la plus fréquente, partage davantage la scène avec les coparentalités et les adoptions.

15Comment expliquer le recul de la coparentalité et de l’adoption, perceptible dans les résultats de l’enquête FHP 2012 ? D’autres enquêtes (Gross 2012a), menées auprès des adhérents de l’APGL, ont montré que les femmes en couple de même sexe, interrogées sur leur motivation à choisir l’AMP plutôt que la coparentalité, mettent en avant la nature conjugale de leur projet parental et la crainte de multiplier le nombre de parents. En ce qui concerne l’adoption, nous supposons que la nature conjugale du projet prend le dessus car la nécessité de se présenter en tant que célibataire et de mettre de côté la conjugalité lors des investigations liées à l’obtention de l’agrément, a pu rebuter un certain nombre de couples. La motivation avancée par les mères lesbiennes interrogées dans les enquêtes précédentes sur leur choix d’adopter plutôt que de concevoir un enfant par IAD était que l’adoption, tout en évitant au couple d’avoir à partager les décisions éducatives avec un autre foyer (comme c’est le cas en coparentalité), permettait de donner une famille à un enfant qui en était démuni et ne privait pas l’enfant délibérément d’un père. Il se peut qu’aujourd’hui les couples de femmes soient moins troublées à l’idée d’élever un enfant sans père.

16Certaines femmes, âgées en moyenne de 34 ans, ne souhaitant pas recourir à des services médicaux à l’étranger, soit pour des raisons économiques soit parce qu’elles préfèrent conserver un lien avec le géniteur de leur enfant, décident de recourir à un donneur connu. L’enfant est alors conçu en France généralement grâce à un homme, ami, connaissance, ou donneur recruté sur internet4, prêt à aider un couple de femmes à donner la vie sans s’impliquer lui-même dans la paternité. Ces recours ont pu aboutir parfois à des situations aussi difficiles qu’imprévues car un « donneur connu » peut à tout moment changer d’avis et reconnaître l’enfant. De plus l’enfant majeur (ou son parent légal s’il est mineur) peut, depuis la loi de juillet 2005 portant réforme de la filiation, faire une recherche en paternité et obtenir que sa filiation soit établie à l’égard de cet homme. Dans l’enquête FHP, 14% (55 sur 405) des mères ont déclaré qu’elles avaient eu recours à un donneur connu pour l’aîné des enfants. La proportion de celles-ci augmente avec le temps puisqu’elle passe de 10% parmi celles qui ont des enfants de 5 ans et plus, à 17% parmi celles qui ont des enfants de moins de 5 ans. Concevoir un enfant avec l’aide d’un donneur connu devient le deuxième choix derrière l’AMP.

17Pour les hommes, les solutions pour devenir pères et élever leurs enfants seulement au sein de leur couple sont moins nombreuses. Pour eux, l’adoption ne semble pas constituer un choix par défaut mais le choix princeps. Ils ne se sont généralement pas tournés vers une autre solution, GPA ou coparentalité, avant d’opter pour l’adoption (Gross 2012b). Il est difficile de donner une explication unique à l’approche spécifique de l’adoption par les hommes gays. A priori rien ne nous permet de supposer que ces hommes gays seraient moins sensibles que les hommes hétérosexuels et les femmes à l’idée d’engendrer un enfant auquel ils seraient génétiquement reliés, au point de ne pas recourir à toutes les autres options avant d’envisager l’adoption. Plusieurs hypothèses sont à examiner. Le coût financier mais aussi symbolique d’une gestation pour autrui, la pratique sans doute la plus discutée dans les débats publics, amène bien sûr certains hommes à l’écarter. Par ailleurs, en choisissant l’adoption sans avoir sérieusement envisagé la coparentalité, ces hommes gays écartent un principe traditionnel de la parenté occidentale à savoir le caractère bisexué de la filiation en même temps qu’ils adhèrent, malgré des chances de succès réduites en matière d’adoption, à un autre principe, celui de la biparentalité exclusive. Au moment où les hommes de notre enquête ont mis en œuvre leur projet d’adoption, il ne s’agissait en réalité que de « parenté pratique » (Weber 2013) puisque jusqu’à la loi de mai 2013, l’adoption conjointe et l’adoption de l’enfant de leur conjoint leur étaient interdites. Sans écarter tout à fait l’influence des représentations négatives au sujet de la coparentalité, il semble que les hommes choisissant l’adoption, délaissant la norme de la procréation, mettent finalement en œuvre une logique similaire à celle des couples de femmes qui optent pour l’AMP : ils ne souhaitent pas démultiplier les figures parentales.

18L’adoption est cependant une démarche qui a peu de chances d’aboutir. La possibilité offerte depuis mai 2013 aux couples homosexuels de se marier leur permet certes d’adopter conjointement mais on compte peu d’enfants adoptables en France. Ils sont confiés aux couples hétérosexuels et continueront probablement à l’être à moins que les conseils de famille soient incités à considérer les familles homoparentales avec autant de bienveillance que les autres. À l’adoption internationale, il est probable qu’aucun pays ne confiera un enfant à un couple homosexuel.

  • 5  Entre guillemets dans le texte.

19Reste la gestation pour autrui vers laquelle un certain nombre de couples d’hommes se tournent. Les hommes qui optent pour la GPA sont sans doute peu nombreux (voir figure 2) ; ils ont en moyenne 39 ans lorsqu’ils recourent à la GPA pour la première fois. L’interdiction du recours à cette pratique, l’hésitation à élever un enfant sans mère, les débats autour du risque de marchandisation ainsi que son coût exorbitant expliquent le petit effectif de futurs pères qui choisissent cette voie. Mais leur nombre croît depuis quelques années. Les enfants sont conçus dans les pays où la pratique est légale grâce à une femme qui portera l’enfant, que l’on appellera la gestatrice, et souvent, en plus, une donneuse d’ovocyte. D’après les réponses au questionnaire, 22% (32 sur 146) ont déclaré qu’ils avaient eu recours à une GPA pour l’aîné de leurs enfants. Mais en prenant en compte l’âge de ces enfants, lorsqu’ils sont élevés par un couple gay, 49% (29 sur 59) des aînés de moins de 5 ans sont nés du recours à la GPA et seulement 4% (3 sur 84) des aînés de plus de 5 ans. Pourquoi les couples d’hommes dont l’aîné des enfants a moins de 5 ans se sont-ils tournés majoritairement vers la GPA? Ils témoignent sans doute d’une évolution de l’idéal de « bonne5 paternité », moins systématiquement médiatisée par la mère, caractérisée par « une relation intersubjective », « par une forme particulière d’échange entre père et enfant, une intimité nouvelle faite de proximité physique, d’attachement affectif et de complicité » (Martial 2013). En effet, les témoignages recueillis à l’occasion d’enquêtes antérieures (Gross 2012b, Tarnovski 2010, Lewin 2009) rapportent que les hommes gays souhaitant devenir pères et qui choisissent la GPA veulent prendre soin de leur enfant à plein temps et ce, dès le plus jeune âge. Ils ne veulent pas être des pères d’un week-end sur deux et de la moitié des vacances scolaires. Ils placent souvent le lien affectif et les soins prodigués à leur enfant au cœur de leur sentiment de paternité. Ils ont souvent pensé à l’adoption à titre de célibataire mais dissimuler leur vie de couple pour avoir une chance de voir aboutir la démarche, comme leurs homologues femmes, les a rebutés. Nombreux sont ceux qui ont envisagé la coparentalité mais n’ont pu se résoudre à l’hypothèse d’une résidence alternée où l’enfant ne leur serait confié au mieux que 50% du temps. Dans une société qui continue à accorder aux mères une forme de prééminence sur le lien à l’enfant, beaucoup d’hommes craignent d’être trop dépendants de la mère pour accéder à leur enfant. Nous le voyons, la manière dont les pères gays conçoivent la paternité et élaborent leur projet parental est parfaitement en adéquation avec l’idéal contemporain de paternité relationnelle. C’est pourquoi ceux qui en ont les moyens se tournent vers la GPA, en se rendant dans les pays où elle est légale, avec des difficultés administratives importantes pour la retranscription de l’état civil des enfants.

Figure 1 Modalités d’arrivée selon l’âge de l’aîné des enfants élevés par un couple lesbien

Figure 1 Modalités d'arrivée selon l’âge de l'aîné des enfants élevés par un couple lesbien

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Figure 2 Modalités d’arrivée selon l’âge de l’aîné des enfants élevés par un couple gay

Figure 2 Modalités d'arrivée selon l'âge de l'aîné des enfants élevés par un couple gay

21L’ensemble de ces résultats indiquent, en tout cas dans cet échantillon, une augmentation des familles de novo (c’est-à-dire non recomposées) au cours du temps et une tendance à un recours accru à l’AMP chez les femmes et à la GPA chez les hommes. Deux tendances évidemment liées au recul du passage par une ou plusieurs unions hétérosexuelles avant de s’établir dans un couple homosexuel.

  • 6 Source : Insee, RP1990 sondage au 1/4 – RP1999 et RP2009 exploitations complémentaires. http://www. (…)

22Intéressons-nous à présent au nombre d’enfants élevés dans des foyers composés par des couples de même sexe. D’après les données de l’INSEE, en 2009, 54,8% des familles avaient deux enfants mineurs et plus6. Nos données montrent qu’un tiers des couples de femmes de notre enquête (33%) ayant pris l’initiative de constituer une famille de novo comptent deux enfants et plus (Tableau 2). Du côté des hommes, 39% des foyers gays qui ont constitué des familles de novo ont deux enfants et plus. Lorsqu’on prend en compte les familles recomposées, 39% des foyers féminins et 46% des foyers masculins ont deux enfants mineurs et plus (Tableau 3). Dans les familles constituées de novo, 100% des enfants ont moins de 18 ans tandis que dans les familles recomposées c’est le cas de 75% des enfants. Il n’est guère étonnant que les foyers homoparentaux aient en moyenne significativement moins d’enfants que les autres. Par contre il est tout à fait intéressant de remarquer que, malgré la grande nouveauté sociale des familles homoparentales de novo, une part non négligeable des familles semblent vouloir donner au moins un frère ou une sœur à leur premier enfant. Il est probable que les homosexuels comme les autres sont d’autant plus amenés à souhaiter avoir plusieurs enfants qu’ils ont connu, enfant, ce type de fratrie (Régnier-Loilier 2006 & 2012). Il existe aussi sans doute une raison plus spécifique : le lien parent-enfant n’étant reconnu légalement que pour un seul membre du couple (au moment de l’étude), certains ont souhaité que chacun.e mette au monde ou adopte un enfant. Une autre part de l’explication tient sans doute aussi aux naissances multiples consécutives des traitements liés à l’AMP ou à la GPA puisque 18% des pères et 8% des mères ont des jumeaux.

23Quelle que soit la manière dont ces familles sont fondées, les enfants et leurs parents sont enserrés dans des réseaux de parenté et des entourages plus larges. La compréhension du désir de devenir parent ne peut pas se réduire à l’espace strictement limité du foyer conjugal. Fonder sa famille, c’est aussi inscrire ses enfants et s’inscrire soi-même dans le continuum familial.

A lire en intégralité sur le site socio-logos

Lire également : « Le recours à l’AMP dans les familles homoparentales 1/6 »

Lire également : « L’enquête inédite sur le fonctionnement des familles homoparentales (FHP) 2012 – 2/6 »

Lire également : « Des questions au cœur du débat éthique et politique 3/6»

Lire également : « Le recours à l’AMP dans les familles homoparentales : état des lieux – Extraits »

 

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